Il y a déjà bien longtemps, Stéphane Briot me proposait un article invité sur 4h18, dans lequel il me demandait pourquoi bloguer. Stéphane a souhaité repositionner son business, 4h18 a disparu (seul reste son compte twitter @4h18). Mais beaucoup se souviennent de ses billets et de l’odeur de souffre qui s’en dégageait. J’avais beaucoup aimé à l’époque rédiger ledit article et, constatant sa mort virtuelle, je vous propose de lui redonner une seconde vie.

En passant, cela me permet de nourrir mon propre blog qui manque cruellement d’attention, et de poser un backlink pour Stéphane, dont j’ai particulièrement apprécié la conférence la semaine dernière au SEO Dawa Day de Sandrine BERTRAND (@GDTSB) et David DEPIERRIS (@Djibou_TeaM).

Hum, ça fait deux backlinks.

Bref. Sa conférence, dont le propos était de recontextualiser le blogging en tant qu’outil de communication dans ce qu’il a d’humain, m’a renvoyé à ma propre démarche à l’époque où je bloguais plus pour moi et moins pour mes clients. Et finalement, je m’y retrouve bien quelques années plus tard, et ça me donne même une furieuse envie d’y revenir (mais le temps, Madame Monsieur, le temps…).

Voici donc l’article, je le relis en même temps que vous, ça commence maintenant :

J’ai accepté promptement car j’aime bien 4h18, j’ai rédigé moins promptement car je suis long à la détente. Il faut dire qu’un tel questionnement oblige à se poser un peu, et se poser est paradoxalement une action difficile à réaliser.

Bref, je suis posé. En pyjama. Ce matin, je ne travaille pas, je porte les chaussettes de ski que m’a offertes ma tante Uta. Ce détail importe peu, mais j’y tiens : les chaussettes d’Uta sont le doudou de mes pieds.

Bloguer s’inscrit pour moi dans une double démarche : l’une est stratégique et professionnelle (il s’agit de mon principal canal de communication), l’autre m’est plus personnelle.

Le blog et la stratégie

Le blog au cœur d’une stratégie de communication web

De façon générale, le blog est un excellent outil de communication.

Quand mes clients me demandent pourquoi bloguer, je leur pose deux questions :

  • Vous souvenez-vous d’un post Facebook du mois dernier ?
  • Vous souvenez-vous d’un article du mois dernier ?

La première réponse ressort… rarement.

Cela reflète clairement l’emprunte d’un média et de l’autre. Les annonceurs ont trop souvent tendance à considérer que l’avenir digital des entreprises est SUR les médias sociaux.

Cela peut être vrai, cela peut être faux. Ce n’est juste pas la bonne réflexion.

Ce qu’il faut se demander, c’est quels canaux de communication ont le plus fort potentiel, la plus forte capacité à intéresser une cible d’audience.

Dernièrement, on parle beaucoup de contenu : on (re)découvre que c’est le contenu qui intéresse les gens.

Autrement dit que c’est bien ce qui est intéressant qui intéresse, eh oui.

Si on veut communiquer de façon pérenne, il faut apporter quelque chose de plus que des informations sur le menu du jour et la couleur de nos chaussettes (si on y tient, on peut quand-même parler de ses chaussettes sur un blog, je l’ai fait un peu plus haut. Mais pas que).

Or, en matière de contenu, le blog est jusqu’à preuve du contraire l’arme absolue. On y est seul maître à bord, on peut y choisir tous les supports dont on peut rêver, et on est propriétaire de son espace.

Si les médias sociaux sont un formidable outil d’échange et de partage,  ils ne sont pas autre chose : des canaux de communication (NDLR : un petit bémol sur ce point en 2016). Si vous n’avez rien à mettre dans le canal, vous perdez votre temps.

Le blog est selon moi à prioriser dans le choix de vos moyens de communication digitale quand cela est possible : les médias sociaux sont alors de relais de diffusion d’un message plus qualitatif, plus teinté de votre culture, plus « long-termiste ».

Blog et personal branding

Pour suivre cette logique, le choix professionnel du blog s’est donc inscrit pour moi dans une perspective de personal branding :

Il s’agissait essentiellement de :

  • Produire une certaine image sur le web
  • Toucher une audience intéressée par les thématiques liées à la communication sur internet
  • Développer cette audience autour de l’image citée plus haut
  • Fidéliser ladite audience
  • Générer des contacts et tisser des liens IRL

L’approche personal branding est réellement fructueuse pour des activités en B to B comme la mienne (NDLR : quelques années plus tard, interviewé par Marion Blanchet que je salue au passage, je confirme sur le blog d’Apacom Aquitaine).

Je présente le blog à mes clients comme un choix stratégique de raison. Si je ne suivais pas mes propres conseils, j’aurais perdu la raison ! J’ai raison ?

Le blog, le plaisir et la structuration

Petits plaisirs de l’écrit

Mais au-delà de ces choix bassement stratégiques, bloguer est aussi intimement lié au plaisir.

Le plaisir est inscrit dans l’ADN du blog : bien avant que l’on ne s’aperçoive de son utilité comme outil de  communication, les blogueurs  écrivaient pour des motifs et dans une démarche personnelle : plaisir de raconter, de faire découvrir, plaisir d’écrire, plaisir d’échanger, etc.

Autant de motifs liés à une satisfaction dégagée d’enjeux. Les choses ont bien sûr évolué, mais respecter l’ADN d’un outil permet de l’utiliser à plein.

(Flûte, j’ai dit merde).

C’est bien sympa tout ça, me direz-vous, mais il y a des sujets sur lesquels il est difficile d’écrire avec une passion de jeune fille. Certes, on s’imagine mieux vibrer en décrivant la poésie du vin que celle de la soupe, certes (la soupe, si tu m’écoutes, rien de personnel).

Je suis pourtant convaincu qu’écrire pour un blog, peu importe le thème, reste écrire. Si l’on aime écrire, le plaisir n’est pas loin. La construction des phrases, la structuration du texte, le choix des mots, autant de petites capsules de plaisir que l’on croque quel que soit le sujet.

Bon ok, je vends du rêve, là, mais dans le fond, j’y crois.

Pour revenir à mon propre blog, je suis passionné par les thématiques que j’aborde, le plaisir est donc complet !

Bloguer et ralentir

J’ajouterai à tout cela quelque chose de plus personnel : la démarche rédactionnelle me détend, me permet de structurer mes pensées et de me déconnecter (du monde et d’internet).

Ecrire fait partie de mon travail (puisque j’écris également pour mes clients), mais paradoxalement me sort de mon travail : pendant un temps chronométré, je quitte mon navigateur, je débranche mon téléphone et je plonge dans mon article. Il s’agit d’un changement de rythme complet par rapport au reste de ma journée qui est plutôt en surrégime. Là, j’enfile mes chaussettes allemandes, je me concentre sur une tâche, une seule tâche. C’est paisible et j’adore ça !

Aujourd’hui, le monde file. A l’inverse, l’écriture fixe. Elle permet d’ancrer certains points saillant dans l’esprit du blogueur et dans celui de son audience. Et si au passage l’ancrage se fait sur un mot clé intéressant, ça ne gâche rien 😉