Une hybridation du Monde…
La révolution ! On parle beaucoup dernièrement de révolution liée aux réseaux sociaux. Comme le soulignait Vincent Bézard il y a quelques jours, les réseaux sociaux ne sont pas tout neufs et leur conceptualisation ne date pas d’hier. Ce qui l’est plus, c’est l’utilisation démocratisée des moyens techniques de diffusion : Facebook, Twitter, G+, la liste est longue. Mais si révolution numérique il y a, je pense qu’elle est à appréhender de façon systémique, au sens où elle ne se cantonne pas aux seuls médias sociaux, mais se caractérise par une dilution progressive de la frontière entre virtuel et réel. Dans leur « République des Réseaux », J. Rognetta, J. Jammot et F. Tardy offrent une approche sociologique passionnante, décrivant la digestion progressive de l’être humain « classique » et de son avatar en une sorte de « Moi global », composé à la fois de réel et de virtuel et évoluant dans un Monde également muté qui suit ces mêmes règles.
On n’est pas encore complètement digéré, je vous rassure.
La lecture que l’on peut avoir ici de notre avenir s’illustre par une mise en dialogue sans cesse renouvelée entre les deux univers, où « le sillage numérique s’annonce d’autant plus dense et mieux exploitable qu’il dépasse l’être humain : il préfigure ce que sera, dans quelques années, l’Internet des objets. Toute chose peut être désormais reliée à une page Internet, qui enregistre entre autres chaque lieu et chaque moment où l’on détecte son dispositif d’indentification (…). A terme, le cycle de vie pourra être entièrement documenté en réseau. ».
Concrètement, on parle ici de traqueurs antivols sur les voitures de luxe, d’intégration de cartes SIM dans les distributeurs de boissons, de mise en réseau des compteurs d’eau, de gaz, d’électricité, ou de l’équipement électroménager, de l’utilisation des QR codes comme support au réel, des applis mobiles comme aide au quotidien, des écrans interactifs, des…
Bref, on commence aujourd’hui à parler d’un phénomène d’ « hybridation des Mondes » (Henri Verdier, cité par Usines Nouvelles)
Ceci pour illustrer la profondeur du mouvement, son inéluctabilité, son caractère polymorphe et sa relative immaturité en regard de ce qui est à venir.
… Une hybridation des canaux
A monde hybride, vision hybride → twitter cette phrase
Les réseaux sociaux sont intégrés à cette révolution globale, et leur rôle y est réellement considérable puisqu’ils sont le point de contact. Cependant, dans une stratégie de commnication digitale, les appréhender séparément de l’ensemble peut être dommageable : couper un élément de son contexte revient à se priver d’éléments de compréhension et surtout du potentiel transcanal phénoménal de la communication future.
Pour illustrer la réflexion d’un point de vue marketing, il est aujourd’hui prouvé que, de la découverte d’un produit/service/autre à la conversion, le cheminement de l’« Homme global » abordé plus haut est, lui aussi multiforme et multicanal :
Un ami me parle d’un restaurant, je cherche ce restaurant sur internet, je le découvre via son site web qui me renvoie à sa Fanpage Facebook que je « like », installant ainsi un flux d’information partagé entre le restaurant et moi. Plus tard, je cherche un restaurant dans mon quartier, je tape la requête Google « restaurant mon quartier », une publicité Google adwords apparaît, je reconnais le restaurant, je clique sur la publicité qui me renvoie sur le site pour la 2° fois. Cette fois-ci, j’appelle.
Dans cet exemple, plusieurs canaux virtuels sont touchés dans le processus de transformation, dont le déclenchement comme la transformation se font pourtant IRL.
Tout ça pour dire que lorsque l’on conceptualise sa stratégie digitale, les éléments doivent être mis en relation plutôt que cloisonnés. La révolution « web 2.0 » est une partie d’un tout que tout bon community manager a tout intérêt à prendre en compte.
Dans un prochain article, j’essaierai d’illustrer tout ça avec quelques exemples de communication transcanale réussie.
Une réflexion complémentaire sur les nouvelles technologie et ce mode de communication et de partage virtuel par l’excellent Michel Serres, il explique de quelle façon nous sommes en train de changer de dimensions, que ce soit au niveau de l’espace, du temps, ou de notre façon de connaître le monde qui nous entoure
@JohanR j’avais aussi lu cet article de Michel Serres à la veille des élections : http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/04/12/michel-serres-cette-campagne-presidentielle-est-une-campagne-de-vieux-pepes_1684573_3232.html
Un peu déprimant, mais tellement vrai !
Pour ma parte je pense que la blogosphère a encore un grand rôle à jouer dans la phase de découverte/partage et que la veille constante de certains acteurs permet d’alimenter les réseaux sociaux en contenus. Sans ces données « sensibles » tout les réseaux seraient des coquilles vides !