Il y a bien longtemps que j’utilise Alfred. 2012 ou 2013, peut-être un peu après.

Depuis tout ce temps, je lorgne vers son « Powerpack« , version premium de ce lanceur multi-tâches pour Apple qui me rend quotidiennement bien service. Je lorgne, puis je passe autre chose. Car…

Depuis tout ce temps, je suis perplexe : d’un côté je « sens » que la version payante d’Alfred a un vrai potentiel, de l’autre je ne parviens pas vraiment à saisir pourquoi j’irais payer quelques dizaines d’euros de plus.

Comme tout internaute normalement constitué, je procrastine ce que je ne comprends pas immédiatement.

Il se trouve que la communication n’est pas la spécialité d’Alfred, loin de là. L’onboarding est très minimaliste, les tutos sont étonnamment rares, et quand on creuse un peu, on trouve des infos ultra-datées. Le forum le plus actif n’a pas été migré en https, leur blog publie à peine un article par mois, les exemples de workflows indiqués sur leur site n’ont pas été mis à jour depuis des années, etc. Bref, ça fait pas rêver et on ne comprend pas bien ce qu’ils vendent.

Depuis tout ce temps donc, je procrastine. Un peu frustré mais pas convaincu.

Voilà pour le contexte, je ne pensais pas reparler d’Alfred un jour sur ce blog.

Or donc, il se trouve que depuis quelques temps je m’intéresse, comme probablement beaucoup d’agences web, au mouvement No Code. Et voilà-t-il pas que je retombe récemment sur mon Alfred, dans une vidéo d’un YouTuber foufou d’Airtable, qui invite à sa table un autre foufou, Chris Messina. Pour situer le personnage, si vous utilisez des hashtags sur Twitter c’est un peu grâce à Chris.

Accessoirement, Chris Messina est aussi un fondu d’Alfred. Intrigué par cette rencontre improbable entre Alfred et Airtable, je lance la vidéo.

Blablablablablabla…

La moitié de la vidéo passe, je pense à ma liste de courses et à mon fils qui est parti ce matin sans se brosser les dents.

Puis soudain, je ne parviens plus à penser à tout ça : quelque chose attire mon attention dans la vidéo. Il est question de workflows, de construction d’urls, de synchronisation d’API, de….

Le soir même j’avais acheté le Powerpack Alfred.

Cela fait 3 semaines. Depuis, je geeke comme je n’avais pas geeké depuis longtemps sur un outil. Je ne fais plus les courses et mon fils s’inquiète de ne plus m’entendre parler de ses dents.

En gros, l’outil vous permet, d’un simple raccourci clavier, de lancer un menu contextuel totalement personnalisable, capable de faire à peu près tout ce que vous voulez en un temps record.

Je ne vous mentirai pas, il y a une nécessaire courbe d’apprentissage, d’autant que comme je le disais plus haut, l’onboarding du Powerpack est super léger. Mais même le niveau de base permet de gagner un temps précieux dès le 1er jour d’utilisation.

Difficile de tout montrer et de tout expliquer, à moins d’y dédier un blog entier : il y a d’une part l’aspect technique de l’outil, mais il y a surtout l’aspect fonctionnel, qui n’a pas vraiment d’autre limite que nos besoins et notre imagination. En fait, toute action un peu répétitive du quotidien peut être industrialisée avec Alfred.

Pour ma part et après 3 semaines, voici quelques exemples de ce qu’Alfred me permet de faire beaucoup, vraiment beaucoup plus vite qu’avant :

  • Commandes système : mettre en veille, éteindre, relancer, capture d’écran, lancer une application, quitter toutes mes applications, vider la poubelle, etc.
  • Commandes d’actions simples : calcul, calcul de TVA, calcul de pourcentage, génération de lorem ipsum, modification de casse (passer en majuscule ou minuscule, …), traduction, vérificateur d’orthographe, générateur de mot de passe, lanceur de minuteur, lanceur de favoris Chrome, banque d’émoticônes, etc.
  • Commandes d’actions plus complexes : envoyer un item (url, texte, fichier) par Email, compresser une image, lancer une visio Google Meet, créer un item dans un outil SaaS (Google Cal, Canva, Google Drive, Asana, Toggl, …)
  • Commandes de recherche : créer des raccourcis vers des fichiers choisis, rechercher des fichiers, rechercher dans des sites web (Google, Google Drive, Twitter, Linkedin, Youtube, …)
  • Historique avancé du presse-papier et commande de snippets : déclencher des morceaux de codes Html/CSS, des scénarios d’Emails avec extraits randomisés, des listes de hashtags, des listes de codes couleurs, etc.
  • Workflows plus ou moins complexes (c’est la fonction la plus puissante, qui demande le plus de capacités techniques car elle peut embarquer des développements en code) : quand on arrive à ce stade, on va moins vite… mais plus loin ! Quelques exemples à mon niveau (non développeur) : un lanceur d’actions sur mes sites WordPress (choix du site, puis choix de l’action : se connecter/se déconnecter, accéder aux plugins, créer une page/un article, accéder aux médias/uploader un média – si j’ai le temps/le courage j’en ferai prochainement un article dédié), un lanceur de vues pré-filtrées d’un gros tableau Google Sheets, un lanceur de Pomodoro qui ouvre mes applications de communication (Slack, Mail, Linkedin, Twitter, etc.) après 40mn, et d’autres encore !
Workflow WordPress par Guillaume d'Ardier

Choix d’actions possibles pour n’importe quel site WordPress, accessibles en un raccourci clavier

Bref, je m’amuse comme un petit foufou, moi aussi, avec ma nouvelle obsession. Mes proches m’observent d’un drôle d’air en secouant un peu la tête, et je feins de ne pas voir leur affliction. Mais surtout, je suis en train de révolutionner ma productivité en faisant une chasse féroce à toutes les micro-tâches qui polluent mes journées. Je les traque, je les cerne et je les extermine sans pitié. C’est vertigineux, jouissif et donc totalement addictif.

… Si un jour on m’avait dit qu’appuyer sur les touches « alt » et « space » en même temps ouvrirait pour moi un Monde « vertigineux, jouissif et donc totalement addictif »., je… je… préfère ne pas terminer cette phrase.

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