Je vous parlais il y a quelques temps de la nécessité croissante d’aborder la stratégie digitale avec un regard systémique. Je terminais l’article en vous proposant de traiter ultérieurement des problématiques bien réelles auxquelles les entrepreneurs seront de plus en plus confrontés.
« Ultérieurement », c’est maintenant 😉
Difficile d’être absolument exhaustif sur un format « billet de blog ». Les incidences sont légions et je serais d’ailleurs bien incapable de les lister toutes. Je vous propose donc aujourd’hui de vous présenter, à titre d’illustration, l’un des aspects fondamentaux du nouvel environnement digitalisé à prendre en compte au plus vite (car c’est bien aujourd’hui que nous posons les bases) : le crosscanal, qui ouvre la porte sur un « Monde augmenté ».
Crosscanal : d’une dualité compétitive…
«Monde augmenté ? » #WTF ?
Oui, j’en conviens, ce titre nous projette plus chez Barjavel que dans la décennie à venir. Mais c’est pourtant bien de notre réalité qu’il s’agit à présent :
- Nous avions d’un côté le monde, le «vrai », le réel, avec des arbres, des maisons, des enseignes, …
- Est apparu de l’autre côté le monde virtuel, l’ « autre », le challenger.
Pendant quelques années, le second a grignoté le premier, qui défendait son terrain bec et ongles. Cela concernait évidemment le milieu des affaires (une guerre totale et sans merci entre les «Brick & Mortar » et les «Pure Players ») mais également la simple vie quotidienne.
De réels courants contre-culturels se sont développés, qui refusaient une forme de vie « physique » qui ne leur convenait pas, et trouvaient « refuge » dans ce que « les Normaux » appelaient le «No Life ». (… vous me suivez ?)
Les «No Life » inquiétaient beaucoup «les Normaux »… (eh oui !). Bref, les choses étaient simples (enfin, je crois…).
… A une fusion des univers
Où en sommes-nous à présent ?
Les cinq dernières années nous ont propulsé au coeur de perspectives et d’usages totalement innovants : les codes explosent !
Un mot-clé : le « crosscanal » .
François Le Tanneur, CEO chez app’s miles et expert des problématiques liées au crosscanal, le définit comme suit :
Le crosscanal consiste pour l’annonceur à placer sa cible (client ou prospect) au centre de son processus de distribution, tous canaux confondus (physiques ou virtuels).
Ce qui nous intéresse ici, c’est la notion de confusion (voire même de fusion) des médias : la technologie (et en particulier le Smartphone) a créé une passerelle instantanée entre deux espaces autrefois distincts. L’un « physique », l’autre « virtuel ».
Le dialogue est devenu… permanent.
Ce n’est pas pour rien que le salon E-commerce Paris a décidé cette année de repositionner radicalement son discours en ce sens (voir à ce propos mon article « Salon-Ecommerce Paris : du web Généraliste au CrossCanal »).
Le parcours client mute à grande vitesse en suivant cette logique.
Pendant ce temps, le consommateur 2.0 explose les codes
Le consommateur 2.0, celui des nouvelles générations (vos futurs clients, donc), baigne déjà dans le “Monde augmenté”. Il a un rapport aux produits, aux marques, aux annonceurs (à vous, donc) totalement mixte, interactif, indépendant.
C’est à ce nouveau client suréquipé et ultra renseigné que vous vous adresserez dans les années à venir.
Sa démarche d’achat passe autant par le contact physique que par le contact virtuel : les échanges avec ses amis (et avec vous) sur les réseaux sociaux, le bouche à oreilles physique, les moteurs de recherche, la consultation des avis, le conseil des vendeur-e-s, la comparaison des prix, la recherche d’offres spéciales en temps réel, le tchat, et ainsi de suite :
Les possibilités sont infinies et nous n’en sommes qu’au commencement.
Si vos clients sont “augmentés”… Il faut évidemment être en capacité de leur proposer une offre… “augmentée”.
La zone de contact avec votre audience sera rapidement fusionnée en une synthèse de virtuel et de physique :
A + B = C
- « C » étant ici le nouveau paradigme (le fameux contexte à intégrer dans vos stratégies web) dans lequel évoluera votre business
- « C » n’étant en aucun cas égal à «AB »
Je vous donne un exemple en citant de nouveau François Le Tanneur :
(…) Le crosscanal réconcilie les besoins (…) deux approches de l’acte d’achat totalement contradictoires, qui illustrent des besoins des consommateurs jusqu’à présent difficiles à concilier : voir, toucher, manipuler, sentir, échanger “In real Life” se renseigner, comparer, économiser, se faire livrer, … Online
Pourtant, selon le contexte, un même consommateur est motivé par l’un OU l’autre de ces besoins, voir les deux !
Les Brick & Mortar répondaient aux premiers, pendant que les Pure Player répondaient aux seconds (…)
Mais voilà que depuis quelques années, des avancées technologiques fulgurantes ouvrent une troisième voie : le crosscanal. Son ADN est clair et il réconcilie les deux besoins consommateurs en leur apportant une solution transverse qui les satisfera simultanément.
Acheter (et vendre) en crosscanal, c’est voir, toucher, manipuler, sentir, échanger, se renseigner, comparer, économiser, se faire livrer… Et bien plus.
Finalement, le crosscanal repositionne l’individu au centre des processus de distribution : il EST la zone d’achat, le « board » de décision.
- Il maîtrise ses échanges avec vous dans leur intégralité jusqu’à sa décision finale et l’action d’achat.
- Il décide quand et où. Le boss… c’est lui !
A vous donc à trouver les stratégies crosscanal qui lui offriront, en cohérence avec ce que vous faites, la meilleure expérience utilisateur…
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